GENERALITES
Art St Sulpicien
La statuaire religieuse « saint-sulpicienne » doit son nom d’origine au quartier Saint-Sulpice à Paris où les boutiques de statues religieuses étaient nombreuses au XIXème siècle.
La crèche biblique
Historique :
Dès le IIIe siècle, dans une grotte de Bethléem supposée être le lieu de naissance du Christ, les chrétiens ont vénéré une crèche.
Au Moyen Age, des pièces de théâtre et tableaux vivants étaient joués pour représenter la naissance de Jésus.
En 1223 à Grecchio en Italie au moment de la messe de Noël, St François d'Assise aurait mis en scène une crèche vivante telle que nous la connaissons dans la tradition aujourd'hui.
Au cours du XVIe siècle, les plus anciennes crèches connues sont apparues dans les églises, les premières figurines ont été introduites par les jésuites.
En France la plus ancienne crèche répertoriée se trouve dans l'église de Chaource dans l'Aube, les 22 personnages sont en bois doré de 30cm, elle date de 1520 au cours de la Renaissance.
Pendant la Révolution Française, l'interdiction de représenter en public des scènes religieuses a favorisé le développement des crèches familiales dans les maisons. Les petites figurines étaient alors en porcelaine, verre filé de Nevers, en bois sculpté, en cire ou en mie de pain.
Description des personnages :
Ils sont cités dans l'évangile de St Luc :
L'enfant Jésus couché dans une mangeoire (sur des gerbes de blé symbole du pain de Vie qu'il va devenir), Joseph (pieds nus symbolisant Moïse devant le buisson ardent lorsque Dieu lui demande d'ôter ses sandales car le lieu où il se trouve est une terre sacrée), la Vierge Marie à genoux (symbole de soumission), les anges qui auraient annoncé la nouvelle de la naissance du Christ en premier aux bergers [certains de ceux-ci représentent: Isaïe le vieillard à genoux, David jeune pâtre à l'instrument à vent ("Zampognaro" le cornemuseux) et St Jean-Baptiste habillé en peau de bête tenant d'une main un agneau de l'autre un bâton].
Et dans l'évangile de Mathieu :
Les trois mages.
Jacques de Voragine, à la fin du XIIIe siècle, dans "La légende dorée" mentionne:
"Le premier des mages s'appelait Melchior, c'était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l'or au Seigneur comme à son roi, l'or signifiant la royauté du Christ.
Le second nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l'encens l'hommage de sa Divinité.
Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s'appelait Balthazar, la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir."
Au VI et VIIe siècle il a été ajouté l'âne et le boeuf suivant la tradition de l'évangile apocryphe du pseudo Matthieu.
Les anges chantants apparaissent plus tard.
Les principales entreprises de statuaire religieuse de la 2ème moitié du XIXe et de la 1ère moitié du XXe siècle
La demande de sculpture religieuse était telle au XIXe siècle, que chaque région avait ses ateliers spécialisés; par exemple Rennes en comptait une quinzaine. Mais il y eut aussi plusieurs centres de fabrication en France, les artistes sculpteurs, peintres ou ouvriers doués créaient une pièce unique en terre (pour les acheteurs plus fortunés) ou un original qui lui était dupliqué en plus grand nombre dans les centres de fabrication souvent de type industriel avec des moules en séries, diffusion de catalogues et transports en chemin de fer ou par bateau. Il était possible de se procurer des statues de crèches de différentes tailles sur catalogue. Nous avons pu constater dans la représentation des personnages qu'en fonction du pays ou de la région de fabrication l'apport des symboles ou de la tradition étaient présents dans les vêtements et dans la polychromie. Au nord de l'Italie l'instrument traditionnel est la cornemuse, "Zampognaro" le cornemuseux a donc une cornemuse à la place de la lyre habituellement représentée dans les mains du pâtre David, car un nombre important de la statuaire française a son origine par la migration des figuristes de villages Toscans de l'ancien Duché de Lucques (Bani di Luca et sa région).
Les principales entreprises :
Raffl, Delin, Peaucelle-Coquet, Froc-Robert, Casciani, Solon, Cachal-Froc, se sont succédés à la Statuaire de Paris, Pieraccini à Tours, Vermare à Lyon, Giscard et Virebent à Toulouse, Champigneulles à Metz puis à Salvanges ; Pierson à Vaucouleurs dans la Meuse; Nissen à Versailles, fabrique de la "Sainterie" à Vendeuvre-sur-Barse (Aube) créée par Léon Moynet... .
La restauration :
1. Les techniques.
. Matières: plâtre,
terre.
. Façonnage sans moulage: utilisation de plâtre à modeler et de colle à bois pour la restauration.
. Polychromie: peintures acryliques, pigments d'ocre de Roussillon dans le Vaucluse, liquide à dorer, peintures métalliques.
. Finitions: cire,
fixateur,
lustrage.
2. Les outils.
Brosses, petites limes, cutter, couteau, papier de verre, vis, tige en métal ou bois, petite perceuse, pinceaux.
